En 1334, Alphonse XI, alors qu’il assiégeait Gaztelugatxe, ordonna d’entourer Bermeo d’un rempart et, pour le construire, il donna 2 000 marabédis par an pendant cinq ans. Plus tard, en 1353, le comte Don Tello, seigneurs de Biscaye, donna les pierres d’un château qu’il possédait à Bermeo pour continuer à construire le rempart. Apparemment, en 1357, le rempart était terminé.
Le rempart entourait la vieille ville actuelle, commençant autour de l’église de Santa Eufemia et se poursuivant depuis la limite de Portunagusia jusqu’à la porte de San Francisco. De là, en direction du nord, en remontant la colline, elle s’étendait jusqu’à Sanjuanportale.
Cette dernière porte est la seule qui reste debout aujourd’hui, toutes les autres ont été démolis au cours du XIXe siècle. Le rempart se terminait autour de l’église de Santa María de la Atalaya.
Il y avait un total de 7 portes : Renteriaportale, Sanmigelportale, Sanfranziskoportale, Remedioportale, Santabarbaraportale, Beiportale et Sanjuanportale. Le plan de Bermeo réalisé en 1820 par l’architecte Juan Bautista Belaunzaran a été utilisé pour représenter le rempart et ses portes.
Cette porte est située au nord de la vieille ville. C’est la seule encore debout des sept portes du rempart de Bermeo. Le rempart a été érigé dans le XIVe siècle et cette porte date également de cette époque. Elle présente un arc brisé à l’extérieur et un arc surbaissé à l’intérieur.
L’extérieur de la porte s’appelait Portaloste1 aux XVIIe et XVIIIe siècles. Là, il y avait quelques maisons adossées au rempart.
Cette porte est le point de départ au quartier d’Arane et du Sanjuanbide (c’est-à-dire de Gaztelugatxe). Marquant ce chemin, trois empreintes de pas gravées dans la pierre ont été placées en autant d’endroits le long de cet itinéraire : la première dans la porte de Sanjuan elle-même ; la seconde, autour de la ferme Itsasalde ; et la troisième, sur la route de Sanjuanoñatze, en descendant de Burgo à San Pelaio. Selon la tradition, San Juan est arrivé de Bermeo à Gaztelugatxe en faisant ces trois pas.
*Empreintes
Sur le Sanjuanbide, trois empreintes de pas ont été gravées dans la pierre et placées à autant d’endroits, car on dit que San Juan est arrivé de Bermeo à Gaztelugatxe en trois pas.
C’était au bout nord de l’actuelle rue Nekazari. En 1800, il fallut la réparer :
« Componer la puentte del porttal de Bacas ó su arco »
Et en 1886 il été démoli :
« Démolition de l’arc du portail Vacas (arc et mur). Le mur sera démoli jusqu’à la ligne de front de la maison nº 11 de la Calle de Labradores. »
*Joug
Au moins depuis le XVe siècle, les quartiers agricoles de Bermeo étaient dotés d’églises, notamment Almika et San Pelaio qui avaient une certaine indépendence par rapport à la ville. Les quartiers d’Aguirre et d’Arane, par contre, appartenaient à la ville, et la porte d’entrée de la ville pour les agriculteurs, le bétail et les produits était Beiportale ou « Porte des Vaches ».
C’était à l’extrémité ouest de la Calle Santa Barbara (aujourd’hui la rue Nardiz tar Jon).
Cette porte dut être réparée en 1797 et fut démolie en 1833. Auparavant, en 1831, on avait indiqué la convenance de supprimer la porte, car elle empêchait l’aération de la rue :
« Il est convenu et ordonné que l’arc mural qui se trouve au bout de la rue de Santa Barbara soit démoli le plus rapidement possible car il est nécessaire à la ventilation dont bénéficiera la ville pour sa meilleure santé. »
En effet, comme le montre le plan de Juan Bautista Belaunzarana de 1820, cette porte, au lieu de faire face à l’entrée, était ouverte vers l’aile nord, laissant ainsi dans l’ombre la rue qui permettait d’y accéder. Celui-là était le point de départ de la route vers Bakio : depuis Dolareaga et San Martín, en montant par le quartier d’Aguirre et, au sommet, en descendant à travers la campagne de Zumarreta.
*Pressoirs, txakoli et cidre
Devant cette porte, il y a un endroit appelé Dolareaga (pressoir), car les pressoirs utilisés pour fabriquer du cidre et du txakoli, pour broyer les pommes et les raisins (documentés en 1334) étaient là.
La porte se trouvait à l’extrémité ouest de la rue Erremedio jusqu’à sa démolition en 1827. Elle était généralement le point de départ de la route à Bilbao. Cette route, après avoir passé le pont Regina près d’Adobreria, montait par Almika, descendait par Laubidi à Mañu jusqu’à Infernuerreka et continuait par le pont d’Oiangorta en direction Bilbao. C’était la plus grande porte qui donnait accès à la ville. La porte a eu différents noms au fil des siècles : Portal de Burgos XIV. siècle, et Portal de la Carcel Vieja et Portal de Nuestra Señora de los Remedios XVII. et XVIII. depuis des siècles La rue Erremedio s’appelle Karzeloña depuis le XIXe siècle. jusqu’au milieu du siècle. Apparemment, comme son nom l’indique, à l’intérieur de la structure de cette porte se trouvait la prison du village.
*Bilbobidea
La route de Bermeo à Bilbao partait de Erremedioportale, continuait par Erregiñazubi et remontait par Almika depuis Laubidi jusqu’à Mañu, puis traversait Infernuerreka traversant Oiangorta pour se diriger vers Mungia.
C’était du côté sud-ouest du rempart, entre Sanmigelportale et Erremedioportale. Bien que la porte ait disparu, ses alentours s’appellent encore aujourd’hui Portale. Au XIVe siècle, le document de fondation du couvent de San Francisco la mentionne comme porte de forgerons :
« En un logar que llaman Erreten que es entre la puerta de la dha villa que dicen la puerta de los ferreros por do salen al arrabal do se labran las nabes »
En effet, lorsque des fouilles ont été réalisées vers 2022, des traces de scories y ont été retrouvées, signe de la présence de forgerons. Au XIXe siècle, outre le nom de San Francisco, on utilisait également Guadalupe et Socorro pour nommer cette porte.
* Forgerons
Dans l’acte de fondation du couvent de San Francisco de 1357, il est dit que le couvent était proche de la « Porte des Forgerons ». De plus, lors de travaux de fouilles effectués dans la zone, des traces de scories y ont été trouvées, signe de la présence de forgerons.
Cette porte se trouvait à l’endroit où se trouvent les marches de San Miguel, du côté ouest de Lamera. D’après les descriptions, il semble qu’elle soit la porte de Sagarbarri qui apparaît dans le recensement du XVIe siècle. Dans le recensement de 1511, en énumérant les maisons par rue, il est expliqué que l’une d’elles s’étend ainsi, « En el Portal de San Juan fasta la Puerta de Sagarbarrico ». En 1514, le même : « En el Portal de San Juan fasta la puerta de Sagarbarria ».
C’était la rue qui descendait de Sanjuanportale, de la Goikoplaza et de Denderiakalea jusqu’à Sanmigelportale. En revanche, au cours des XVIe et XVIIe siècles, Dendarikalea est mentionnée trois fois comme Sagarkale : en 1589, « rue de Sagar » ; En 1624, Sagarcalle12 et en 1643, à nouveau Sagarcalle13. Denderiakalea est aujourd’hui la rue Etxebarria tar Kresentzi. En 1777, des réparations furent effectuées sur cette porte :
« Pago por la obra del arco que se ha ejecutado en el portal de S. Miguel » Cette porte a été démolie en 1829.
*Navires et chantiers navals
Le rocher près de Sanmigelportale (Artza) était le lieu de débarquement des bateaux jusqu’à la construction de Lamera. Devant se trouvaient les chantiers navals et le mouillage de Gazteluoste. Cet endroit était le point de départ de la route vers Gernika.
*ICÔNES
Dans chaque panneau, nous avons placé une icône qui identifie la porte avec sa fonction la plus distinctive
LES AUTEURS
Documentation : Bitor Uriarte et Asier Romero
Illustration : Robert Garay